fatmumslim |
Alors que la moitié du monde les fêtent le 2ème dimanche du mois de mai et nous le dernier, difficile d'échapper pendant un mois aux messages publicitaire dégoulinants d'amour et de bisous mouillés à destination de nos môôôômans.
Un peu comme pour la Saint Valentin, la rentrée des classes et l'ouverture des soldes, les marques ne sont pas connues pour leur subtilité. En général, elles allument les bazookas et adoptent une stratégie dite de la terre brulée visant à n'épargner aucun cerveau afin que leurs ventes profitent à fond de chaque opportunité calendaire de gonfler leur chiffre d'affaire.
Soit, c'est de bonne guerre, on va pas mégoter. Business is business.
Mais, s'agissant de la dite-fête des Mères, est-ce que je suis vraiment la seule à m'étonner (et à m'irriter aussi un peu) de cette sanctification de la figure maternelle dans nos sociétés occidentales ?
On vient de nous bassiner la tête de la notion de charge mentale qui pèse sur les mères : vous savez, cette impression qu'elles ont de devoir tout contrôler sinon leur monde va s'écrouler) (*) ; un constat effrayant qui s'accompagne d'une double stigmatisation à la fois des pères (ces gros feignants qui ne font rien à la maison) et des mères (ces control-freaks qui ne laissent aucune place aux pères).
Dans le même temps (si vous me permettez ce macronisme de bon aloi), toute cette excitation autour de la fête des mères porte aux nues et conforte mail après mail, pub après pub une image maternelle toute puissante : une femme qui donne tout, qui peut tout, courageuse, forte, belle, élégante, qui cuisine mieux que personne, qui ne s'énerve jamais et dont les bras représentent le rempart absolu contre le malheur du monde (au moins).
En quelque sorte, LA maman vue par son enfant de moins de 8 ans qui n'a pas encore tout à fait résolu son Oedipe : une vision dont on attend qu'elle parle à tous ceux qui ont une mère et qui ont eu un jour moins de 8 ans, soit l'humanité toute entière. Rien que ça.
Hé Ho.
C'est un peu angoissant non ? Cette vision universelle à côté de laquelle Gaïa et la Vierge Marie font presque figure de pâle fac simile sortis de l'imagination de (mauvais) scénaristes de Bollywood.
Sous couvert de célébrer les Mères, voilà qu'on leur donne de quoi alimenter plus encore leur mauvaise conscience galopante.
Ca s'appelle un cercle vicieux où je ne m'y connais pas.
(*) si vous avez réussi à échapper au raz de marée, tapez "charge mentale " ou "bande dessinée d'Emma" dans Google et vous aurez de quoi lire pendant toute une soirée.
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