mardi 26 juin 2012

C'est hip, c'est hop

ici

Des mois et des mois que je vous laisse tomber, croyez-vous, vous qui habitez en dessous de la Loire et avez déjà adopté le régime pastis-tongs-ventilateur.

Mais non, dans mon immense mansuétude, j'enlève mes moufles et vous propose de passer en revue 2-3 snobismes du moment .

En ce moment, à Paris :

On oublie momentanément les séances de bronzing dans le Parc pour rêver aux bracelets dont l'on va parer nos bras, car oui, cette année on veut toutes des wrap bracelets. Des Wrap bracelets, ce sont des liens, des cordons, des truc qu'on entoure plein de fois autour de nos poignets graciles. Et on ressort les bracelets brésiliens, les bracelets en perle, les bracelets en fil DMC. Le top du top c'est le bracelet Hipanema, une coolitude à 60 euros qui s'enlève et se remet en un aimant. Sold out partout, cherchez pas. Vous qui avez des jeunes filles à portée de main, mettez les au boulot, il y a de quoi faire.


On se trémousse mollement en regardant au loin d'un air vague. On aime The Popopopops, ce groupe rennais de post ados au nom de blog Tumblr de jeune fille amoureuse de lolcats. Et on dit, c'est très anglais, très New Order, non ?
Comme on est vraiment dans le vent, on les compare à leurs copains de Manceau et de Juveniles."Ouais, Manceau surfe sur la vague de Cocoon et de Tahiti 80 alors que Juveniles est plus électro".

On continue à fluoter des doigts, des t-shirts et des ceintures. Mais pas avec du noir, hein. On "adoucit la tonalité gym tonic de ces couleurs so 80's avec des camaïeux de pastels" comme elles disent les copines des blogs de mode. En français, ça donne du fluo avec du gris clair, du beige et du mastic. Et promis c'est joli. Même sur nos teints d'endive, c'est dire.

On oublie la tomate-mozza. On adopte le mélange légumes marinés et burrata. Ca revient au même mais c'est plus snob, donc c'est mieux.


On regarde les filles des fesses dans la rue car oui "les fesses c'est les nouveaux seins" comme elles disent les copines de sites de fashion lancés.
A nous le régime de dingo de Gisele dans le Vogue de Juillet, la gym façon bootcamp et les régimes sans sucres. Le gros popotin revient. Mais ferme et petit en fait. Donc impossible. C'est pour ça qu'on le veut.


Et Paris reste toujours Paris.





dimanche 24 juin 2012

Les filles qui valaient 10 000. Mètres






Faire une course, ça commence par traverser Paris un samedi matin pour aller chercher son dossard. Et celui de ses copines. Premier doute, mais au fait pourquoi ?
Ensuite, ça veut dire se coucher pas trop tard, mettre le réveil et d'un coup d'un seul se retrouver sur un quai de gare à 8 heures 40 à attendre ses camarades de jeu après avoir pris un train semi désert où tout se monde se regarde - hagard - en se demandant ce qu'il fait là.
Sortie de boite, train matinal, salon Emmaüs Porte de Versailles, ou course à pied donc.
Première expérience de transport en commun en leggings qui brille et chaussures de running. Ouf, le Sartorialist est à Milan.
Ma sparring partner arrive, pomponnée comme pour un premier rendez-vous. j'ai du rater un truc.



Ensuite, dans le métro, à mesure que le point de départ s'approche, on commence à repérer les autres membres de la mystérieuse secte du t-shirt rouge. On fait genre on se voit pas. Etre un héros à 10 000 c'est beaucoup moins héroïque.




On arrive par l'arrivée, répétition générale de ce que sera notre triomphe dans quelques heures.



On essaie de négocier la médaille et le ravitaillement avant de commencer. La dame charmante bénévole, nous fait saliver mais reste intraitable. Le super sautoir, c'est que APRES. Ahhh, c'est donc pour ça qu'on parle de "discipline" sportive.




Pépé tire la langue pour bien caler son dossard au carré sur son maillot.




Bon, ben voilà, salut les gars, on se croirait devant H&M un matin de sortie de collection capsule. La musique à fond en plus. Et beaucoup plus d'hommes aussi.




Je suis jalouse des souliers coucher de soleil sur la baie di Lava de Pépé. Elle le sait et me nargue, la fourbe. Je me vengerai au kilomètre 8.



 On est tous seuls.
Presque. On lève les mains et on fait des vagues.

A un moment, et alors que le gagnant est déjà à 10 minutes de la fin de sa course et que les voitures s'impatientent derrière les barrières, on part.
Derrière nous, il y a 3 coureurs.
Oui, je crois qu'on peut dire qu'on part les dernières.

Après on applaudit les animations du bord de la route, on se félicite de réussir à passer devant Merci sans s'arrêter, on double plein de monde, on fait des blagues, on se raconte la semaine, Pépé me montre un resto qui paie pas de mine mais qui est super, on en oublie de prendre des photos, même le gars qui court avec sa fiancée habillée en mini tutu blanc et qui a l'air de trouver moyen cette idée de course amoureuse, même le papy et la mamy qui ont l'air aussi touristes que nous. On double les filles trop jolies, on slalome pour ne pas perdre le fil de notre conversation, et on fait des grimaces aux photographes.
On termine tout schuss.

Les premiers sont partis depuis longtemps. Il pleut et on court - encore - se mettre à l'abri avec des bananes dans la poche.



Au retour, à mesure qu'on s'éloigne du départ, on voit de moins en moins de lurex, de latex et de bas de contention. On mange des fruits secs, aussi pompettes qu'après une coupe un vendredi soir en terrasse. On sourit bêtement et se dit qu'on recommencera faire un chrono une autre fois.



jeudi 21 juin 2012

Give me Ten !



Ce matin, j'ai croisé un  petit garçon de 9 ans et demi sur le chemin de son école.
Un petit grand garçon avec un sourire franc et massif, sans aucune malice, juste content de me reconnaître et de me dire bonjour.
Un petit d'homme de presque 10 ans qui n'a pas encore appris à faire le malin devant ses copains ni à se laisser emporter par de sombres tourments matinaux mais qui regarde encore autour de lui avec une joie enfantine.

Et qu'y a-t-il de mieux à 8 heures 17 sur un trottoir gris que de croiser ce sourire là, je me demande.
Merci petit grand garçon.


mercredi 20 juin 2012

Pinterest mes envies



Parce que le soleil a brillé et diffusé une douce chaleur sous le parasol de la terrasse est (ouais, j'ai une terrasse est et une terrasse ouest, ouais je me la raconte un peu), que mes jambes ont couru et que la voiture a chauffé aujourd'hui, pas de grands discours ce soir mais une collection de photos attrapées sur Pinterest.

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Spéciale dédicace à tous ceux qui vont attraper la route cet été et rejouer Thelma et Louise (avec Brad Pitt mais sans le plongeon à la fin, merci, on veut vous garder en vie et heureux)


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Hipster Cat car je vous le rappelle tout blog digne de ce nom aime les chats humains.
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Moi et ma cops peinardes au soleil, sublimes et éternellement chic, même sans le faire exprès même, avec un maillot de bain marron une pièce à pois vendu dans le catalogue Daxon.


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Parce cette photo me remet dans la tête la sensation du bout' sous mes pieds nus en sautant (avec grâce bien sûr) sur le ponton en bois à l'arrivée au port.




ici

Parce que le jaune vient de passer du radar "pas possible" au radar "ouaouh j'en veux", probablement pour contre balancer la couleur du ciel.








mardi 19 juin 2012

Collisions visuelles


18 heures 18
Ligne 3, métro Bourse.
Direction Pont de Levallois.

En face, une jeune femme aux traits asiatiques et à la gouaille très titi décrit avec gourmandise à sa voisine comment faire glisser un filet d'huile d'olive aux truffes sur un simple risotto au fromage pour le rendre incroyablement savoureux.
A ma droite une femme voilée et écouteurs d'iPhone regarde devant elle, impassible.
A sa gauche, un homme très digne, sac à dos sur les genoux, costume bleu et derbys sombre est plongé dans un livre jaune.
LA FIN
Je plisse les yeux pour lire le titre :  "LA FIN de la Troisième République"

Il en est encore au début. De la fin.






lundi 18 juin 2012

J'ai perdu mes lunettes

Leanne Surfleet via Old Time Friend
Mes belles lunettes neuves se sont faites la malle.
(Sans doute dans la maison, au fond du lit ou dans l'une des 25 cachettes d'un petit lutin fétichiste et chapardeur. Mais perdues quand même)
Ce n'est pas grave, mes yeux ont retrouvé le confort de mes vieilles lunettes
Ce n'est pas grave, personne ne voit la différence

Sauf que.
Sauf que j'ai perdu mes lunettes et ça me rend dingue.

Voilà qui plairait aux psychanalistes.

PS : + 1 : j'ai retrouvé mes lunettes grâce au père de la fétichiste. Manifestement, samedi était un jour à stocker ce qui traine avec les chemises. Je respire.

dimanche 17 juin 2012

Rites et coutumes



La fête de fin d'année représente THE temps fort de l'année, celui où - ouf - les parents ne sont pas exclus, contrairement au week end de tournoi.

Réinscriptions, prise de mesure pour les maillots (ne grandissez pas pendant l'été les garçon, hein), déjeuner gastronoroboratif à base de canette d'ice tea, de bière au fût et de buffet campagnard, et, tarladidadida, tournoi par niveau d'équipes mixtes Parents - enfants.

Les petits garçons dont les pères s'alignent n'en peuvent plus de fierté qu'ils déguisent sous un air goguenard et blasé. Ils demandent bien sûr à l'entraineur de pouvoir s'opposer à leur glorieux géniteur lors d'un face à face forcément homérique.
Ils sont en tenue, maillot réglementaire, protège dents, crampons moulés. Super prêts à en découdre.

Les pères sont au mieux en short, le plus souvent en jeans, baskets et polo.
Ils se regroupent au bord du terrain en attendant les petits. Font mieux connaissance, partagent des blagues et des petites phrases où percent l'estime envers les entraineurs, l'ambiance du club et le plaisir de se rencontrer.

L'arbitre entraineur arrive, forme les équipes, sépare comme de bien entendu les familles et c'est parti pour l'échauffement. Tour de terrain, épaules, bras, tête. Les enfants sont sérieux comme en finale de Top 14, les pères y vont mollement mais montrent qu'ils connaissent ces mouvements, qu'ils sont déjà passés par là, on ne les surprend pas mais bon, on va pas non plus se la jouer, on est grands maintenant.

Et c'est parti. Les enfants foncent, se battent pour la balle et pour atteindre la ligne d'essai. Les parents sont là pour les aider, pas de plaquage, pas d'essai. Après quelques minutes d'observation de ces guerriers taille mini, ils oublient tout et ont 10 ans de nouveau. Ils se souviennent des entrainements, des tournois et du respect absolu de l'arbitre et de l'entraineur. De la montée d'adrénaline quand la ligne d'essai se rapproche, de la douleur du crampon sur le tibia, des passes et des bidouilles.

A les regarder, on perçoit en chacun d'eux l'enfant qu'il a été.
Le père frimeur, habillé de pied en cap d'une tenue immaculée (faute de goût majeure) et qui fait son cador au milieu de son équipe avant de se retirer la tête haute devant le rejet de greffe brutal du jeu : on imagine comment petit il devait avoir ce côté flambeur, esbroufe un peu maladroite.
Le père essoufflé au bout de 2 minutes et qui se retire avec une grimace
Le père sportif qui fait l'échauffement consciencieusement et connait les règles par coeur
Le père team spirit qui encourage et fait des passes même si ça veut dire qu'il n'en retirera pas de gloire
Le père rigolo qui fait des blagues et cache son talent sous des pirouettes et des carabistouilles qui font rire les filles au bord du terrain.

A la fin, il y a des gagnants et d'autres pas. Des visages d'enfants fermés de ne pas avoir réussi à montrer leur puissance à leur papa, d'autres au comble du bonheur.
Et des papas fiers comme Artaban de leurs rejetons.
Des tapes sur la tête et sur l'épaule.
Un père et son fils et plus personne autour.

Et une bonne grosse douce nostalgie au dessus de tout ça.




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