mardi 15 mars 2016
Mes chaussettes sont X-Bionic
On ne pense jamais assez à mobiliser l'approvisionnement nutritif de ses pieds. Cette révélation, que dis-je cette épiphanie m'a été révélée par surprise, un soir de mars.
Je venais d'essayer quatre paires de chaussures ("pas plus, sinon je vais vous perdre" a dit la docte conseillère de vente en doudoune noire) adaptées à ma foulée universelle (oui car "elle est universelle, votre foulée", elle a dit) . Un choix cornélien, (ponctué d'un "ne vous inquiétez pas, vous sentirez celle qui vous va" de la décidément très sûre d'elle miss doudoune, affûtée comme une triathlète). Et un choix qui frôle l'évidence ("je vous l'avais dit")
Toute gaite d'avoir trouvé chaussure à mon pied, et en solde en plus, je décidais alors, un peu follement, vous allez voir, de demander conseil pour l'achat d'une paire de chaussettes assorties.
(la suite après le saut)
mardi 8 mars 2016
South Miami Brest
Sur ces villes que l'on dit moches et balayées par plus de vents et de pluie que caressées de doux zéphyrs aussi soyeux que le mouvement limpide des naïades qui fendent leurs flots, Matthieu Venot pose son oeil pastel et ses prises de vue Malabar.
Ces cités à première vue grises et tristes, détruites par une urbanisation champignon sans âme, prennent tout à coup des airs de promenades tropicales, éclaboussées de lumière crue et de ciel sans nuage.
Et ce travail initié à Brest se poursuit partout où ce marcheur infatigable pose ses baskets : Dunkerque, les tours de la Défense à Paris, un terrain vague à Soulac...
Sublimation d'un quotidien sinistre, me direz-vous ? Optimisme délirant, envoutement, intoxication au varech ou magie noire de la lande des montagnes du même nom ?
(suite après le saut)
dimanche 6 mars 2016
Une fête à petits points
Aujourd'hui au Royaume Uni et en Irlande c'est la fête des mères et en France c'est la fête des grands mères avec son lot de café du même nom, les jonquilles qui vont avec et le p'tit coup de fil qui fait plaisir.
C'est peut-être pour ça - parce que je n'ai pas de coup de fil à passer, ou peut-être juste parce que le pull de Marguerite était décousu et que je ne pouvais décemment pas la laisser partir avec une trace aussi évidente du manque de rigueur de sa mère, que je me suis décidée à descendre du haut du placard ma boite à ouvrage.
Une boite à ouvrage qui parle très fort pourtant, raison pour laquelle je n'étais pas pressée de la faire sortir de sa retraite derrière les écharpes et les bonnets de l'étagère.
Vous m'opposerez qu'une boite à ouvrage ne parle pas et c'est vrai que, rationnellement vous n'aurez pas tort. Et pourtant quand je soulève le couvercle et que je mets au jour son contenu très foutraque, ce tout emmêlé me parle.
La paire de ciseaux et son étiquette "couture", le morceau de feutrine verte et ses aiguilles rangées dessus avec ses chas du microscopique au balaize, les pelotes de fil et le coton à reprises, la ribambelle de boutons et les deux dés tout bosselés, le bazar des épingles échappées de leur boite et les étiquettes à broder, les bouts de velcro et de tissu thermocollant.
(la suite après le saut)
mardi 23 février 2016
Practice your english easily
Vous avez arrêté votre abonnement à Vocable en sortant de terminale et depuis, vos seules occasions de parler anglais se réduisent à des vocalises sous la douche ou des conversations codées pour éviter les oreilles enfantines qui trainent pendant les voyages en voiture. Et la dernière fois que vous avez lu plus de deux lignes c'était à l'aéroport pour tromper l'attente du décollage en lisant les consignes de sécurité coincées dans la pochette du siège sous vos yeux.
Vous vous rendez compte que c'est dommage d'avoir sué sang et eau sur vos verbes irréguliers en jurant contre ce pauvre Brian qui n'en finissait pas de trainer dans la cuisine avec sa cousine Katy, pour ne rien en faire.
Réjouissez-vous.
Vous pouvez sans peine accéder au titre très convoité de l'anglophone grâce à l'usage régulier de l'un ou l'autre de ces supports. Ca ne remplacera pas un job à plein temps à Soho mais ça vous fera une petite piquouze quotidienne et croyez-moi, ça marche
lundi 15 février 2016
Un jour sans fin
Il y a des jours qui n'ont ni place ni nom dans le calendrier des mois.
Au départ pourtant on pourrait croire pourtant qu'on est lundi (ou mardi, ou jeudi peu importe) . La journée commence comme d'habitude, réveil, douche, thé, mascara, brosse à dents, couettes ou queue de cheval, où as tu mis tes chaussettes, vite on va être en retard, à ce soir ma chérie.
Et puis parfois bim ça dérape. Sans crier gare, tout d'un coup comme ça, on ne rêve plus que d'une chose : passer au jour d'après. Par un effet de métronome implacable, toutes les décisions, les nouvelles et les heures ajoutent à ce sentiment d'accablement concentré entre les deux épaules, là dans la nuque. Jusqu'à l'employée de la pharmacie, qui pensant compatir, propose du paracétamol. Comme si du paracétamol pouvait colmater les fuites d'un cerveau en miette.
Il ne reste plus alors qu'à se réfugier derrière ses paupières de toutes façons mi closes pour tenter de puiser quelques forces dans des mini siestes éclair. En attendant une éclaircie, qui finira par arriver, Mazeltov, vers 18 heures, lorsque la luminosité du dehors ne fait plus insulte au gros temps dedans.
lundi 8 février 2016
Elle voit des ananas partout
![]() |
La femme sardine |
Ah Ah Ah
Ananas
Tu te crois le roi avec tes trois A
Et des ananas jusqu'à plus soif , en gâteau, en cheesecake, en jus pour lutter contre la toux, en tableau, en accessoire photo, en décor, en papier peint, sur ce board Pinterest ici.
Enjoy !
dimanche 7 février 2016
Point Mousse
(l'autre jour cette femme dans le train. La cinquantaine soignée, cheveux courts et rouge à lèvre vif. regard décidé, verbe clair et voix posée. De belles mains qui n'ont pas peur de vivre et un pull spectaculaire. Rouge éclatant, point mousse, col rond. Je me glisse à une place à côté d'elle, aimantée)
Point Mousse comme une écharpe jamais terminée. Commencée en cours de tricot en 9ème (*), chaque rang montant plus lentement que le précédent, progression freinée par l'incompréhensible irruption de trous entre deux points qui obligent à défaire et à recommencer. Impression d'être une Pénélope de 9 ans, attendant un Ulysse visiblement occupé à autre chose. Sentiment d'impuissance, amplifié par l'apparente et déconcertante facilité avec laquelle la prof - ma mère pour ne rien arranger, monte les rangs à la vitesse de la lumière.
Un pull fait main. Incongruité au milieu d'un quotidien millimétré, habité d'ondes et d'octets du lever au coucher. Le choix de la laine, le calcul du nombre de pelotes, la sélection des aiguilles et le patron sur un papier fin plié dans le sac à ouvrages. Cette fois ci ça ira vite : pas de motifs, un point simple, des grosses aiguilles. Mais quand même les heures à monter les rangs, compter et réduire les côtes. Devant la télé ou au coin du feu en écoutant la radio. Et puis assembler les manches, les côtés, le col. Les essayages devant la glace.
(*) oui, un jour, les élèves de CE2 (on disait 9ème) ont eu des après-midis de tricot. Des heures de cuisine aussi.
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