Imaginer le 30 août qu'il va nous falloir 11 mois avant de respirer de nouveau à pleins poumons et d'ouvrir nos yeux sur les beautés du monde est une perspective que nous nous accorderons à trouver toute à fait propre à déclencher des idées noires.
Y ajouter par dessus le fameux "tunnel du mois de septembre" et sa litanie de soirées les doigts plein de scotch et de papier cristal et là c'est le suicide qui devient inéluctable.
Au risque de décevoir un certain nombre d'entre vous, dormir avec sa fouta de bain au sable incrusté dans les fibres n'apparait PAS comme la solution la plus mature ni la plus agréable de prolonger votre été (déjà senti un coquillage après quelques semaines sur une étagère ? Alors, vous voyez ce que je veux dire).
En revanche (et là je vous vois pousser un soupir de soulagement) il existe des moyens à l'efficacité merveilleuse de prolonger le doux sentiment de plénitude du mitan de vos vacances.
- Faire comme cette dame croisée ce matin aux aurores sur un quai de métro : espadrilles en corde, pantacourt en jean, veste de travail en drap, panier d'osier et sac de plage flamant rose : ça rappelle les vacances à l'île de Ré, les ballades sans fin sur le port de Saint Martin, les petits verres de blanc et les crevettes grises. Après tout personne ne vous oblige à repasser au combo gris-noir-blanc-beige dès que vous remettez les pieds dans la ville.
- Remplacer vos anglicismes quotidiens et votre faux slang gangsta façon banlieue par des qualificatifs un tout petit peu désuets qui vous replongeront instantanément dans l'ambiance du marché de Dol : oui, cette présentation était épatante, la journée est radieuse et les perspectives de développement du projet sont tout bonnement réjouissantes.
- De manière générale, envoyer gentiment bouler le petit diable râleur perché sur votre épaule. Vous ne l'avez pas écouté de l'été, continuez. En revanche, donner la parole au petit poney arc en ciel qui a accompagné votre été est une bonne idée.
- Continuer à lire les romans policiers, ouvrages de chick lit ou récits historiques dont vous vous êtes repus pendant la sieste.
- Prendre régulièrement des photos de vos rejetons avec le même soin que vous avez mis à les immortaliser sur la plage. L'avantage des enfants, c'est que rentrée ou pas, à un moment de la journée ils ont cet air extatique que nous réservons à l'heure du Spritz-chips de 19 heures le 12 août, les pieds dans le sable. Si vous n'avez pas d'enfants ni d'appareil photo, n'importe lequel petit.e d'homme croisé un bonbon à la main à la sortie de la boulangerie fera l'affaire.
- En parlant de sieste, vous accorder le droit de flâner le nez en l'air, de piquer du nez après le déjeuner ou de rester à bayer aux corneilles plutôt que de chercher à rentabiliser chaque seconde de votre journée est indispensable. Nul besoin de chaise longue, de soleil au zénith ou de demi-journée de RTT, un bol d'air de 5 minutes après la cantine fera l'affaire.
Ainsi, votre cerveau, hypnotisé par vos messages bourrés d'endorphine, n'y verra que du feu et vous épargnera des nuits sans sommeil et des petits matins blêmes. Promis.
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