mardi 31 janvier 2012

Snow Monkey



L'Homme (la femme aussi, hein, je joue l'anthropologue, là) est un animal social.
Un animal qui sait sublimer sa nature primitive pour offrir à ses congénères le meilleur de son physique forcément avantageux. L'homme est un animal qui dompte la nature : il ne transpire pas, a chassé ses poils et sa bave.

Mais l'Homme est un animal social qui perd beaucoup de son vernis si chèrement gagné quand il est soumis aux extrêmes climatiques.

En été, on en vient à se promener à moitié nus dans les rues écrasées de chaleur, le front moite et les pieds qui glissent dans les claquettes. Adieu l'upper class, l'objectif est de maintenir sa température corporelle en dessous de 40°.

En hiver, on plonge dans les manteaux doudous, les fourrures et les cache nez tricotés par maman. Tant pis pour les stilettos qui font la jambe fine et sexy. Vive le collant 100 deniers et les Ugg. On survit avec le bout du nez qui coule et les doigts blancs de froids. Des cheveux imperméables à tout brushing et la peau rouge avec des plaques.

Back to the tree, baby, back to the tree.



PS : 500Px

lundi 30 janvier 2012

On n'est pas rendu comme on dit à Saligny


Ayé les rangs s'étoffent.
Les gentils d'un côté, les méchants de l'autre. Et inversement.
C'est la bagarre des arguments, les discussions sans fin sur le bien fondé de telle ou telle proposition.

A ma droite, c'est "ooohhh bouououh pas du jeu " et de l'autre "pouah, on voit bien qu'ils n'y connaissent rien".
Au milieu, y'a des trublions qui ajoutent des arguments hors sujet mais qui méritent quand même qu'on s'arrête.
Yen a un qui dit qu'il faut faire tout comme les voisins qui sont tellement premiers de la classe que ça en est louche. Yen a un autre qui dit que non, faut arrêter de jouer les copieurs, qu'il faut tout changer et puis c'est tout.

Tout le monde s'agite dans sa chemise blanche et son costume sombre. Un combat de cheveux poivre et sel et de lunettes 4 trous. L'affaire est grave, faut pas rigoler, faut faire appel aux experts qui s'affrontent comme des champions, qui assènent des chiffres et des statistiques imparables en parlant des Français comme si c'était une peuplade étrange et lointaine.

A côté de ça, le Français il voit la situation en face, de très près même, et il se dit que c'est un tel merdier qu'il se demande pourquoi ils sont tous foufou à l'idée de décrocher la queue du Mickey.

Pas net, tout ça, va falloir qu'on m'explique.



PS : ici

dimanche 29 janvier 2012

Pleins et déliés


Il se demande si cette photo va vraiment faire avancer sa carrière d'acteur et il doute, Arnold, il doute.

On lui demande de tenir un verre à liqueur rempli de jus de raisin. Sur un plage. A 9 heures du matin.
La styliste voulait une mannequin façon Farrah Fawcett. On lui a fourgué une toute petite starlette brune avec une perruque en solde. 
Ils ont des maillots jaunes.
2 heures sous le soleil sans bouger et il a les cuisses qui se touchent. C'est très inconfortable.

Il a de sérieux doutes sur la destination de ces photos. Il rêvait d'Hollywood et on lui donne le désert de Mojave.



PS : d'autres photos du bouncy Arnie sur The Selvedge Yard
PS2 : Il a une balle de tennis dans chaque mollet ?!
PS2 : j'aime que Blogger associe ce post à celui-ci. Quand on y pense, oui, c'est tout pareil.

vendredi 27 janvier 2012

Chantier



Je n'ai pas encore - et c'est mal- braqué les projecteurs sur ma nouvelle maison digitale. C'est toujours un travail en cours, un Work In Progress comme disent les gens qui savent.

Mais déjà Sophie a fait un travail qui tient méchamment la route, vous ne trouvez pas ?

Exit le titre écrit à la main, et vive les lettres de Scrabble - jeu auquel je ne joue jamais mais dont je trouve le graphisme proche de la perfection que ma vie n'atteindra jamais. Et c'est tant mieux.

Exit le titre long comme la main et bienvenue l'acronyme. En désordre l'acronyme. Parce qu'il ne vous aura pas échappé que sinon, cela faisait UFAT, soit "toi, la grosse, là" ce qui n'est pas ce que j'appelle une formule d'accueil particulièrement délicate pour vous lecteurs que j'aime. Alors que UTAF, qui dit "mais oui, je sais que tu sues sang et eau toute la journée, tu as bien le droit de te reposer ici" est bien plus douillet.

A bas le cadre. Ayé, je suis grande, je peux vivre sans tuteur.
Et vive la vague qui tourne et qui s'enroule, comme mes journées.

Et toujours du bleu parce que c'est la couleur préférée des Français et quoi que j'y fasse, je resterai toujours une fille pas ennemie de la moyenne et que j'aime bien faire plaisir aux Français.

Et du Noir, parce que "Black is the new Black".

Il reste encore des petites choses à changer, des coussins à déplacer et des tapis à étaler sur le parquet. Mais grâce à ma délicieuse niécette, je me sens déjà bien chez moi.

Merci Sophie
et, toi, lecteur chéri, bienvenue chez moi !

mercredi 25 janvier 2012

Après tout - le retour



(le mauvais moment est passé  la situation s'est retournée en faveur du coupable avec une maestria que même Gérard Majax n'a jamais réussi à maîtriser. Il est temps de sonner l'hallali. La mère attend, déjà vaincue)

- Et la bonne nouvelle c'était quoi ?

Le petit garçon - décidément très fort - se prépare à porter l'estocade. Il prend son temps, avale un bout de pain tombé dans sa main par hasard. Il ouvre la bouche et modèle un filet de voix qui réussit - et c'est tout à fait incroyable, à être la fois réservé et triomphant, effacé et tonitruant.

- J'ai eu un A (pause voluptueuse et jouissive) . Un A en poésie.

(la mère est vaincue et en même temps pas tout à fait surprise. Dans son fort intérieur, elle se demande même comment le maître a pu se limité à un seul A. Un triple A aurait été plus juste, non ? Cet enfant a avalé un conservatoire d'art dramatique dans son sommeil. A moins que ce ne soit le visionnage intensif de Scoubidou sur W9. Ou un atavisme côté paternel ? Peu importe, elle se souvient qu'elle doit répondre)

- Un A en poésie ? C'est bien, ça. Mieux qu'un E en tous cas.

Sourire complice des deux côtés.

Le petit garçon vient contre sa maman, entoure sa taille de ses bras et colle son nez dans le creux juste fait pour ça, pile entre ses côtes, là au dessus du nombril. Et les deux restent là dix bonnes secondes, fondus de sérénité.. Avant que les brocolis ne crient à l'aide et que la petite soeur n'arrive, les bras en avant, jalouse de cette attention portée à un autre qu'elle.

PS : Sun Believable

mardi 24 janvier 2012

Après tout


(regard de conspirateur. Arrivée en crabe dans la cuisine. Proposition d'aide généreuse et extrêmement polie. Exclamation de joie devant dîner de brocolis et d'omelette. Voyons voir, l'affaire est grave)

"Oui, mon chéri ? Alors, raconte moi ta journée d'école'
Mine de circonstance que nous qualifierons d'interro-résignée.

"mmmm. J'ai eu une bonne note et une mauvaise note. tu veux laquelle en premier ?"

(Nous y voilà)

"Je ne sais pas, la plus mauvaise d'abord ?"

Mine contrite. Secondes qui passent comme des heures.

"J'ai eu un E en dictée"

Re-secondes qui passent comme des heures, cette fois ci imposées par la mère. (Dramaturgie obligatoire recommandée par Dolto-Cyrulnik et Rufo, les rois mages de la parentalité moderne)

"Mais c'est une TRES mauvaise note, E ?!"
(dans la voix de la mère, on sent toute la déception, la tristesse et le regret de voir l'intelligence vive et - forcément - exceptionnelle de son fils ainsi gâchée)

Empathie totale de l'enfant qui souligne derechef et avec une innocence absolue :
"Tu trouves aussi ? Moi, pareil"

(allez râler après ça. Pas facile. A défaut d'une médaille d'or à la dictée de Pivot, on promet une grande carrière de diplomate au petit garçon)






PS : chez  French by Design
PS2 : derrière cette citation très idiomatique se trouve un jeu de mot autour de l'acronyme WTF, littéralement "what the fuck", soit en français joli "à quoi bon ?", fort utilisé aujourd'hui par les fanas de réseaux sociaux pour qualifier tout article, photo, citation, vidéo, comportement dont le contenu laisse pantois son spectateur.

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