mardi 2 juillet 2013
Dans le métro
Ya deux gars rigolos qui montent dans la rame de métro avec un transistor qui crache la bande son de Macklemore. Ils commencent à raper en se jetant des regards complices. Après un moment, on se rend compte qu'ils rappent en arabe.
C'est absurde et en même temps irrésistible
Il y a un homme entre deux âges, accroché à la barre centrale à l'autre bout du wagon, et il ne peut s'empêcher d'esquisser un mouvement du bassin sous les yeux effondrés de sa femme, mais il s'en fout et il sourit.
Une jeune femme aux longs cheveux noirs, assise, est plongée dans un livre qui parle de Lacan, totalement indifférente aux rappeurs débutants à côté.
Une fille se marre et se pousse pour que l'un des chanteurs fasse un acrobatie à deux francs entre deux barres.
L'autre donne une petite tape de frère d'armes façon gangsta "yo bro', you're ma bro" à un petit gars blond qui sort de la rame avec un skate sous les bras
Après ils arrêtent le rap et passent au zouk pour passer dans les rangs et remplir leur casquette américaine de pièces. Ils chantonnent en ondulant entre les voyageurs.
La récolte n'est pas fameuse mais ça n'a pas l'air de les toucher tant que ça alors ils recommencent un bout de rap en attendant la station suivante. Là ils sautent de la rame et partent dans le wagon d'à côté.
lundi 1 juillet 2013
Page blanche
Allez, on vous donne ce cahier et ce crayon neuf.
Vous en faites quoi ?
Ecrire une liste de courses ou faire un dessin
Griffonner des dessins ou faire juste une croix
Jeter des mots au hasard et attendre qu'ils forment une phrase
Le garder pour soi, le plier en quatre et le mettre dans sa poche arrière
Ou bien le semer à tous les vents
Ecrire le best seller de l'été (prochain) ou le prix Pulitzer de l'année
Une grande lettre à un être aimé, à sa grand mère ou à son enfant
dimanche 30 juin 2013
Top 10 des trucs de l'été qu'on aime
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Carlotta et Rosita en Volvo |
(A part courir sur la plage en riant à gorge déployée en pantalon blanc et t-shirt avec nos prénoms dessus bien sûr)
1. sortir de sa douche et plonger dans son placard pour en exhumer son short en jean. Le trouver, l'enfiler, même froissé (il était vraiment au fond du placard) avec un grand soupir de bonheur
2. prendre un verre, mettre des glaçons dedans et les entendre tinter
3. décider d'inviter des copains à un apéro à 18 heures un dimanche soir. Savoir qu'il va se terminer à 22 heures alors que demain ya école et n'en ressentir aucune mauvaise conscience
4. réveiller les enfants à 7 heures 58 pour un départ à l'école à 8 heures 15. Bourrer leurs poches de Pepito pour faire petit déjeuner
5. prendre un verre, verser de l'eau dedans, puis des glaçons, les regarder fondre quasi à vue d'oeil
6. lire les pages littératures de magazines qu'on ne regarde jamais l'hiver et faire une liste de tout ce qu'on va emporter sur le lit d'extérieur entre 14 heures et 16 heures quand il fait trop chaud sur la plage mais juste pile bien sous les pins
7. sortir le blender, souffler dessus pour enlever la poussière et penser faire des smoothies verts détox avec des épinards, de la menthe et du lait d'avoine.
8. décider que finalement les t-shirts tie and dye retour de Goa qui explosent de couleurs façon délire psychédélique c'est envisageable.
9. re-découvrir ses pieds, voire même finir par les aimer
10. décider que le vin rosé est une boisson acceptable dès 17 heures.
jeudi 27 juin 2013
On est des parfaites Plagista
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Malicious Glamour |
Avec ma copine quand on est en vacances on est comme ça.
On se maquille à mort les yeux, on bois du thé Earl Grey dans de l'argenterie, on mange un demi-pamplemousse en faisant des étirements et après ...
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Vogue Covers As a Reason To Live |
on change de maillot pour pouvoir plonger de 5 mètres tout en sirotant un smoothie plein de spiruline, de yuzu frais et d'ananas.
Tout ça sans jamais nous départir de notre regard intelligent et concentré.
Jamais
Avec ma copine on est des parfaites plagista.
Pas vous ?
(En vrai, je me bouche le nez quand je saute dans l'eau, j'adore les Pepito trempé dans le Twinings sachet mousseline, je vais jamais à la plage avec ma montre parce que je veux pas la rayer et je bois de l'eau. Mais je suis une vrai plagista quand même)
mercredi 26 juin 2013
Le livre
Ya foultitude de bouquins, de blogs, d'émissions de télé marrants et décomplexés qui expliquent the dark side des petits bébés, des petits bouts de gars et de filles, des minots qui entrent au CP et qui gravissent en sautillant (ou pas) les marches jusqu'au CM2. Pour les parents c'est un échappatoire et un réconfort, ces témoignages grinçants de collègues qui aiment leurs enfants à en crever, au moins autant qu'ils rêvent de vacances, loi, si possible sur une île déserte interdite aux moins de 18 ans.
Mais lorsqu'arrive l'adolescence, finit de rire, on a juste le choix entre tous les manuels de doctes pédopsychiatres qui nous expliquent l'inévitable vérité : oui, cet enfant qu'on a porté (oui, même les pères portent même si ça se voit moins, quoi que), vu naitre, nourri de bio et habillé en Bonton, qui criait sa joie chaque soir quand on franchissait la porte, devient un drôle d'étranger qui nous échappe.
Là les parents ne disent plus rien, ne partagent plus rien, ne rigolent plus en se tapant sur les cuisses
Ils sont trop occupés à se demander ce qui se passe entre chaque éclaircie où ils retrouvent leurs chouchous parfaits.
De quoi faire une littérature très poilante là aussi pourtant.
On pourrait reparler de cet étrange sentiment de retour (en arrière) :
des réveils nocturnes ( se lever pour aller les chercher à leurs soirées),
des lessives de linges à répétition (vêtements grands + coquetterie + accumulation de vêtements en tas dans coin de chambre qui tout à coup apparaissent au pied de la machine),
alimentation à la demande,
jet lag (confond le jour et la nuit),
difficultés de compréhension orale ET écrite (au profit d'un idiome compressé en mode Fast Forward)
(...)
lundi 24 juin 2013
Imagine, c'est l'été
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Apartment Therapy |
Imagine que la journée a été belle, le soleil a brillé, le ciel était bleu. Il faisait juste chaud, juste assez pour apprécier de rester la tête à l'ombre et le les jambes au soleil, à siroter un thé glacé finalement plus trop glacé.
Imagine qu'on a trainé toute l'après-midi après le déjeuner. Certains se sont endormis alors on a parlé à voix basse, paresseusement pour ne pas les réveiller. Et d'autres sont descendus jusqu'à la plage se baigner avant de remonter en courant, le sourire plein de sel et les cheveux mouillés.
Les petits ont fini par se réveiller et sortir de la maison en couches en clignant des yeux, un doudou dans une main et l'autre en visière, avant de courir vers leur mère pour quémander un verre d'eau et une pêche qui dégouline entre leurs doigts.
Et puis on s'est dit qu'on n'allait pas se quitter comme ça, alors on a remis la table pendant que les petits dinaient dans la cuisine, ivres de fatigues et de courses, prêts à se coucher en râlant avant de s'endormir en deux minutes
On a trouvé des bouteilles de rosé encore fraiches et on s'est remis à table dans la fraicheur du soir. Allumé des bougies à la citronnelle et refait le monde, encore.
Imagine qu'on s'est quittés à la nuit noire, après avoir remis nos chaussures et senti les grains de sable râper sous la plante des pieds, qu'on s'est embrassés, qu'on s'est promis de revenir vite.
Imagine que c'est l'été.
dimanche 23 juin 2013
English vocabulary : outcast
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Conjunto Universo |
outcast |ˈoutˌkast|nouna person who has been rejected by society or a social group.adjectiverejected or cast out: made to feel outcast and inadequate.
Quand on est ado on se sent forcément outcast, out-cast, hors casting à un moment ou un autreEt de voir d'autres compagnons de bizarrerie nous rassure et nous conforte dans notre état.Pendant un petit moment, c'est CharlElie Couture, sa drôle de tête et ses chansons douce-amères qui a été ce compagnon de freakitude.J'écoutais en boucle sa voix éraillée et ses textes à tiroirs, en me disant que la vie était vraiment compliquée. Et puis j'étais un peu fière aussi d'aimer un chanteur pas forcément populaire qui malgré son immense succès et son avion sans aile ne semblait pas intéressé par la gloire des plateaux télés et la recherche de l'esthétisme calibré. J'étais ado et out cast, je me cachais pour écouter Duran Duran et j'affichais CharlElie dans ma chambre.J'avais une grande affiche de concert dans ma chambre. Canon, très graphique, à dominante bleue avec son nom écrit en jaune; barrant comme un éclair une photo de nuit. Une affiche qui plaisait tellement à ma grand mère qu'elle avait demandé à avoir la même dans sa cuisine.
Les années sont passées et j'ai oublié CharlElie qui lui est parti à New York poursuivre une carrière d'artiste protéiforme. L'affiche a disparu de mon mur et j'ai caché mes cassettes audio en bas d'une armoire.
Et je suis passée à autre chose.
Ce matin, j'ai entendu cette Marseillaise là en sortant de ma douche. Et ce sont 1000 souvenirs de dimanches sans fin à l'odeur de feu de bois, entre devoirs de maths et Mac Gyver qui sont remontés dans ma tête.
PS : La ville de Nancy rend hommage à l'oeuvre de CharlElie Couture cet été
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