lundi 24 février 2014

Un dragon dans mon moteur





Je pourrais vous raconter l'aventure d'une panne de phares sur une 4 voies au beau milieu de nulle part alors qu'une nuit d'encre vient de tomber sur la campagne normande. Vous dire comme ça fait tout drôle de ne plus rien voir sauf dans le rétroviseur des feux jaunes qui se rapprochent drôlement vite alors que le GPS repète en boucle "faites demi-tour", "faites demi-tour" . Tout ça quand 10 minutes avant on était attablés au Mac Do, peinards et repus et qu'on était contents de ne plus avoir que 3 heures de route à faire.

Je pourrais aussi vous avouer quelques minutes d'inconfort réel le temps de trouver le moyen de faire taire cette pimbêche de GPS, de trouver une aire d'arrêt et de réaliser que non, vraiment, les feux ne veulent pas rester allumés plus de 10 secondes avant de rejoindre - en roulant à 50 et warning allumés dans un habitacle tout à coup très silencieux, vers l'abri moral du parking d'un magasin de meubles dont les vitrines encore allumées nous montrent des cuisines d'une tristesse qui les condamnent à ne jamais jamais rejoindre les pages de Pinterest.

(la suite de cette aventure palpitante après le saut)

vendredi 14 février 2014

Ouvre les yeux et regarde









Sehr gut : des travel tips pour partir à Berlin




Batixa : un blog déco dans lequel je poserais bien mes valises 




Sofia Coppola, the ultimate low key perfection sur le Pinterest de Garance Doré




Et la recette (qui tuera votre machine) pour vieillir un t-shirt et lui donner cette touche vintage et douce qui donne envie de se rouler dedans sans attendre 10 ans.

Bon week end !

jeudi 13 février 2014

Snow 1 - Rain 0


The Sartorialist

C'est pas un peu dingo cet hiver si rigoureux à NewYork et si doux chez nous ?

Le web américain regorge de photos toutes blanches, de fashionista en talons sous la neige et de sites de mummys dépassées qui ne savent plus comment défouler leurs enfants privés de parc depuis des semaines.

Pendant ce temps, et pourtant on a beau porter des cols à fourrure comme des trappeurs, pas le moindre signe de gelées. Pour un peu les cerisiers vont fleurir en février.




mercredi 12 février 2014

Je suis née en 1970





Petite, j'ai eu les cheveux courts et les cheveux longs mais jamais dans les yeux.

J'ai porté des sous pulls qui grattent parce que les polaires Decathlon n'existaient pas et que l'hiver on n'imaginait pas sortir sans tricot de peau. Et quand on enlevait le sous pull on avait les cheveux dressés sur la tête par l'électricité statique.

On achetait son jean une taille trop grande au départ pour qu'il fasse plus d'un hiver et parce que sans enseigne de fast fashion à tous les coins de rue, chaque achat de vêtement était un investissement.
Au début il avait un grand ourlet, il était raide et pas confortable surtout juste après lavage avec sa taille haute et son coton épais  mais au bout d'un an ou deux il était doux comme une peau de bébé et délavé avec la trace de l'ourlet défait au niveau de la cheville.

(…) la suite après le saut

mardi 11 février 2014

La tarte poireaux-camembert : de Colette à Cosette




Les poireaux ont sué dans la casserole avec un bon gros morceau de beurre avant de tapisser le fond de tarte et d'être rejoints par un appareil faussement light d'oeufs et de crème allégée. Une coiffe de lamelles d'un copain qui va se révéler très à la cool dans un plat et hop on ferme la porte. Plus rapide y'a pas.

Là, pendant 30 minutes, la chaleur des spotlights du four, poussé à 180° abat toute résistance et encourage tous ces ingrédients à mieux se découvrir, à se mêler et à envisager ensemble de créer un parfum inédit, de ceux qui ne s'oublient pas de si tôt et qui s'insinuent dans le moindre interstice libre.

C'est ce qu'on doit appeler une expérience en immersion : camemberts et poireaux par tous les pores de la peau entourent les papilles et anesthésient le cerveau dans une grande communion odorante. Tout devient alors parfumé : la salade verte, le dessert, la tisane du soir, le dentifrice et le shampooing, l'oreiller et les serviettes de bain. Au début c'est merveilleux, un vrai bonheur domestique de plat cuit maison, avant de devenir un cauchemar.

Il faudrait un autre critère de tri des recettes à côté de leur complexité technique, de leur prix et de leurs calories : le pouvoir de nuisance olfactive.

Celui qui transforme tout intérieur même le plus arty et hip en arrière salle de Tavernier.




Ps : j'aurais dû me méfier du terme "rustique" en sous titre.


lundi 10 février 2014

Amanullah a dit : viens que je t'accole



Xavier Lahache pour Canal+

La deuxième saison de la série Kaboul Kitchen vient de se terminer sur Canal+. L'histoire d'un Français, Jacky, qui a ouvert un restaurant-bar occidental à Kaboul où les filles sont en maillot, l'alcool coule à flot et les dollars aussi.

Un endroit de perdition selon les critères locaux où se croisent et se collusionnent la CIA, la DGSE, une fille éprise d'humanitaire, un photographe sans scrupule, un diplomate français un peu pleutre, un humanitaire pas net, un serveur lunaire et un colonel - ministre - trafiquant, Amanullah, border line au français aussi fleuri qu'approximatif, appris avec "une infirmière de Besançon à la frontière afghane" et "le petit livre rouge, non pas celui de Mao, le Bescherelle".

C'est drôle et absurde, faussement amoral aussi, et j'imagine la jubilation des scénaristes à créer les contours de ces personnages dont beaucoup sont infréquentables et qui, pour les Afghans francophones, enfilent les approximations linguistiques avec grand sérieux.

"Depuis que je suis élu, ils m'ont donné l'humanité parlementaire, ça veut dire que je peux tuer qui je veux quand je veux en toute impunition"
"Arrête de te monter le tire bouchon Jacky"
"Ensemble, tout devient probable", slogan de campagne (victorieux, cela va sans dire)




Le lien vers le site dédié de Canal + : ici et notamment l'histoire vraie dont est inspirée le scénario


vendredi 7 février 2014

Quand la Bretagne fait du brand content l'air de rien

Tempête à Garrec Ven - Photographe :  Gaël

Il fallait voir ce matin Marguerite, cou nu et tête itou, les cheveux emmêlés dans le serre-tête, lever sa tête au ciel, ouvrir grands les bras avant de s'élancer en riant et la bouche ouverte.

Paris s'est réveillé sur la Pointe de Bretagne. Rafales, ciel bleu et gris et grosses gouttes de pluie, silhouettes penchées sur le chemin de l'école, les cheveux en l'air et les pans du manteau coincés sous les coudes.

De quoi mettre du baume au coeur de tout Breton expatrié à 2 heures des côtes les plus proches qui trouve là l'occasion si rare de sortir sa veste de quart et son bonnet marine en rigolant sous cape devant ceux qui tentent le parapluie.
Du baume au coeur et une bonne dose de nostalgie aussi, tant cette météo là s'accorde mieux aux paysages déchiquetés de la côte qu'au boulevard Henri Barbusse.

Mais trêve de sentiments et d'envolées lyriques.

Pendant ce temps, et mine de rien, la région Bretagne tient là une belle opération de communication et nous permet d'illustrer le jargon si fleuri de la pub pour vous le rendre limpide comme un ciel de Logonna.

Une expérience consommateur unique : pensez-donc, vivre comme si vous y étiez la rigueur et la beauté sauvage des hivers du Finistère ? Découvrir la puissance des éléments et notre petitesse devant le vieil arbre centenaire qui s'est abattu dans la cour des maternelles et les poubelles renversées dans la rue ? Ca, Coco, c'est du Brand Content.

Inutile d'acheter de la page de pub et de se payer des plans médias à wat milliards : les radios périphériques, toutes basées dans un rayon de 4 kilomètres autour de la Tour Eiffel multiplient les flash spéciaux et les micro-trottoirs. Pensez-donc, un vent comme ça, on n'a pas vu ça depuis 1956 ! C'est LA news du jour et c'est le graal de tout communicant.

C'est le Buzz : les réseaux sociaux regorgent de photos spectaculaires, de twits et de status facebook ponctués de points d'exclamation, d'infographies éclairantes et de vidéos prises sur le vif. Bingo pour le User generated Content, petits cailloux créés gratis par des gens comme vous et moi devenus concepteurs rédacteurs d'un jour, pour à l'arrivée créer un joli tableau composite.

Tout ça c'est de la pub d'aujourd'hui. De la pub sans interruption du film du dimanche soir ni slogan punchy, certes, mais de la pub quand même. Qui contribue à nourrir petit à petit un territoire de marque et à bâtir sa légitimité pour créer de la confiance, de la sexyness et l'envie d'acheter.
Bah oui. On y revient toujours.

On parie que là, vous vous verriez bien sur un sentier côtier, emmitouflé et les yeux grands ouverts devant la mer déchainée ?



(Bien évidemment, c'est une démonstration hyperbolique un peu simpliste. Bien évidemment cette nouvelle tempête est aussi et surtout la goutte d'eau qui fait déborder le vase des inondations dans trop de villes côtières. Of course, on rigole mais on a les pieds au secs et le wifi qui clignote. Ce qui rend l'ironie beaucoup plus facile à manier. Mais il n'empêche que ça marche)


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